Du téléphone mobile au smartphone

Le 12 novembre 2007. Olli-Pekka Kallasvuo, alors CEO de Nokia, tient la pose, un téléphone cellulaire à l’oreille, un sourire satisfait et le regard projeté vers un avenir prometteur. Cette photo s’affiche en couverture de l’édition du magazine Forbes qui titre : “Nokia, quelqu’un peut-il rattraper le roi des téléphones cellulaires ?”

Equipe Napsis

L’image fait sourire, quand on connaît la réponse. En effet, cette même année Apple dévoile un produit promis à un bel avenir : le smartphone. Plus qu’une incrémentation fonctionnelle des téléphones portables, l’iphone modifia complètement la donne. En quelques années, celui-ci, et les concurrents qui s’engouffrèrent dans son sillon, disruptèrent complètement l’univers de l’IT et des télécoms. Une flotte mobile donnait alors accès à toutes les ressources nécessaires pour travailler (presque) comme au bureau. Mais comment en sommes-nous passés de l’ère des téléphones portables à celle des smartphones ?

du téléphone mobile au smartphone

L’ère du téléphone cellulaire

Pour celles et ceux qui n’ont connu que les smartphones, nous allons aborder ce qui s’apparente à une ère sombre : l’ère pré-iphone, un temps où le téléphone ne servait qu’à téléphoner et où la téléphonie mobile coûtait le prix d’un “caprice d’homme d’affaires.” A ce titre, l’évolution des forfaits mobiles pour les entreprises est spectaculaire.

Les 1ers téléphones portables

Avant le smartphone, le téléphone mobile
Tout commença par une blague…

3 avril 1973. Martin Cooper est alors directeur général de la division communication de Motorola. Embauché en 1954 pour s’occuper du développement de produits portables, comme les 1ères radios de poche pour la police de Chicago, Martin se trouve ce jour-là près l’hôtel Hilton Midtown dans les rues de Manhattan. Dans sa main, un terminal de 1,5 kg, développé avec son équipe de 7 personnes, duquel il appelle Joel Engel, son rival chez Bell Labs. Si on ignore la teneur de la conversation, nous savons que la farce va marquer la naissance de ce qui va devenir un acte révolutionnaire : téléphoner en mobilité.

Fort de cette réussite, le Motorola DynaTAC 800x est commercialisé en 1983. Pour la 1ère fois, un terminal mobile se frotte au marché. 800 grammes, 25 cm de long et des conversations ne dépassant pas les 30 min n’empêchent pas le DynaTAC de connaître un grand succès, malgré son coût de 3 995$.

Considéré en son temps comme un jouet pour hommes d’affaires, ce “gadget” marque toutefois d’une pierre blanche la naissance d’un marché. Malgré son prix élevé, la faible autonomie de sa batterie, son poids important et tous ses autres défauts, le téléphone mobile DynaTAC connait un succès retentissant: les listes d’attente pour en avoir un se comptent par milliers. La dynamique est lancée, des décideurs sont prêts à payer le prix pour un forfait mobile d’entreprises.

Merry Christmas : les réseaux cellulaires 2G

En ce 3 décembre 1992, l’ ingénieur britannique Neil Papworth souhaite un joyeux noël à Richard Jarvis, alors directeur de Vodafone. Mais il ne présente pas ses vœux de vive voix. A la place, il rédige le message depuis un ordinateur et l’envoie sur le téléphone de son interlocuteur. Le 1er SMS de l’histoire vient d’être envoyé. Mais comment en est-on arrivé là ?

Petit retour en arrière. Le DynaTAC fonctionnait sur le réseau 1G, premier réseau cellulaire analogique déployé pour la première fois à Tokyo en 1979. Néanmoins, celui-ci accumulait les défauts : de grosses failles de sécurité, pas de roaming et des communications médiocres bien que coûteuses. Les réseaux cellulaires 2G, GSM, commencèrent à émerger dans les années 90 avec la deuxième génération d’appareils mobiles. La 2G, basée sur des technologies de transmission numérique au lieu de l’analogique, permit la communication SMS de base (limitée à 80 caractères). Ainsi, le Nokia 2010 devint en 1994 le premier téléphone grand public permettant de rédiger ET d’envoyer des SMS (Neil Papworth avait rédigé son SMS sur l’interface d’un ordinateur).

Cette ère marqua également la création du 1er smartphone au monde, l’emblématique IBM Simon. Calendrier, carnet d’adresses, horloge, bloc-notes, assistant personnel, service de messagerie, clavier QWERTY et écran tactile étaient réunis au sein d’un même téléphone. Il comportait également un stylet et une frappe prédictive… Le téléphone se vendit relativement bien à travers les États-Unis, avec 50 000 unités vendues entre août 1994 et février 1995.

Premier smartphone au monde
Le 1er smartphone de l’histoire, et il dit bonjour

La norme GSM permit ainsi de diffuser la mobilité auprès d’un public plus large grâce des fonctionnalités nouvelles et une plus grande qualité d’appels.

La 3G : le réseau multimédia

Face à l’essor d’internet et de ses usages, il devint évident que la technologie 2G n’était pas capable de suivre. En effet, la 2G était avant tout basée sur les services voix, ce qui paraissait logique à une époque où un téléphone ne servait qu’à passer des appels. Sauf qu’entre temps le web venait de développer de nouvelles façon de communiquer et de consommer les médias. Pour faire face à cette ère “multimédia”, le premier réseau 3G fut inauguré à Tokyo en mai 2001. En utilisant la commutation de paquets, au lieu de la commutation de circuits, pour transmettre des données, la 3G offrit des vitesses de transmission bien plus rapides (débits de 2 Mbit/s, par exemple). Ce changement ouvrit la voie aux usages informatiques sur téléphone mobile. Le téléphone cellulaire était fin prêt pour une mutation profonde.

Du téléphone au smartphone

Le BlackBerry, la mutation vers le smartphone

Derrière la gamme Blackberry se trouve l’entreprise Research in Motion, RIM. Cette dernière fonda sa réussite sur l’association d’une vision forte pour l’époque, et d’une technologie avant-gardiste. En associant l’idée d’une connectivité constante à l’usage de Mobitex, une technologie de réseau sans fil conçue par Ericsson, RIM révolutionna le marché. La société commença par commercialiser des pagers, dotés d’une messagerie et de courriers électroniques, avant de lancer son produit phare : le BlackBerry. En inondant Wall Street et Capitol Hill avec ses terminaux, RIM attira dans son giron les professionnels, les avocats, les politiciens et les journalistes. L’introduction du push, et la diffusion massive du courrier électronique, posèrent les fondations du smartphone, et du succès du Blackberry, avec un forfait mobile d’entreprise offrant enfin plus que des appels…

Le téléphone mobile devient smartphone
Le téléphone mobile devient smartphone

Surnommé crackberry en raison de ses propriétés addictives, le terminal établit un lien très fort entre le téléphone portable et son possesseur au moyen d’une connectivité constante. Ainsi, 83% de ses utilisateurs avouèrent, au milieu des années 2000, lire et répondre aux courriels professionnels pendant les vacances. Et plus de la moitié admirent envoyer des courriels aux toilettes.

Afin d’élargir sa clientèle au grand public, RIM sortit le Pearl, un smartphone «prosommateur». En plus des capacités de communications professionnelles, le Pearl était équipé d’un appareil photo et d’un lecteur multimédia. Mais dans l’ombre, un concurrent préparait son entrée sur le marché …

L’Iphone ou l’avènement du smartphone

Le problème avec eux (le Motorola’s Moto Q, le Palm Treo, le Nokia E62, et le BlackBerry’s Pearl), c’est qu’ils ont tous un clavier, que vous en ayez besoin ou pas. Ce que nous allons faire, c’est nous en débarrasser

C’est par ces paroles que Steve Jobs annonça son irruption sur le marché de la téléphonie. Le Blackberry avait attaqué le segment professionnel pour déborder sur le marché du grand public. Apple utilisa la stratégie inverse; et la lame de fond fut redoutable. Au delà des mails et des notifications, l’iphone poussa la dématérialisation des données personnelles encore plus loin avec les applications. Le téléphone d’Apple engagea les consommateurs dans une mobilité totale, devenant ainsi le 1er véritable smartphone. Et le barrage dressé par les DSI contre ce device à la sécurité douteuse, à l’intégration compliquée et à la compatibilité impossible, sauta lorsque les PDG adoptèrent massivement ce produit phare.

L'avènement du smartphone
L’avènement du smartphone

Et si jusqu’alors les BlackBerry recueillaient les faveurs des départements IT, ces derniers se retrouvèrent contraints à la fois par leur hiérarchie, et par l’attachement des salariés à leur nouveau smartphone. Et ce changement eut un impact considérable sur les systèmes d’information des entreprises et la téléphonie d’entreprise. En effet, la consumérisation de l’informatique inversa le rôle des services informatiques. De fournisseurs de solutions, ces derniers durent adopter une position défensive, contraints de sécuriser leurs réseaux et gérer des devices venus de l’extérieur.

Si le téléphone mobile débuta par une blague, sa mutation en smartphone se conclut donc par une révolution. Le smartphone allait-il remplacer le téléphone fixe ?

Napsis accompagne, depuis plus de 20 ans, près de 4500 entreprises et collectivités partout en France pour optimiser et faire évoluer leurs services télécoms.

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