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Le Phishing

Le phishing constitue l’une des cyberattaques les plus pernicieuses. En effet, cette méthode cible particulièrement les petites et moyennes entreprises (PME). Pourquoi ? Parce que les PME, souvent moins armées en termes de cybersécurité, représentent des proies de choix pour les cybercriminels.

Qu’est-ce que le Phishing ?

Le phishing, ou “hameçonnage” en français, est une technique frauduleuse visant à tromper les utilisateurs afin de leur soutirer des informations dîtes sensibles comme des identifiants de connexion, des données bancaires ou des informations personnelles. Les attaquants se font passer pour une entité de confiance, comme une banque, un fournisseur, ou même un collègue, afin d’obtenir des données confidentielles (mots de passe, numéros de carte bancaire, accès à des systèmes d’entreprise, etc.).

L’une des principales forces du phishing repose dans sa capacité à se jouer des biais de la psychologie humaine. Les cybercriminels vont, par exemple, employer des tactiques d’urgence ou d’opportunité pour inciter leurs cibles à agir impulsivement.

Pour les organisations, les risques liés au phishing ne se limitent pas à la perte de données ou à des conséquences financières immédiates. Ces attaques peuvent gravement endommager la réputation de l’entreprise, perturber les opérations et entraîner des poursuites légales en cas de violation des données personnelles des clients ou partenaires.

Les différents canaux utilisés pour le phishing

Bien que le phishing soit souvent associé aux emails frauduleux, il existe de nombreux autres canaux exploités par les cybercriminels pour atteindre leurs cibles. Cette diversité rend le phishing encore plus dangereux, car elle élargit les possibilités d’attaque et complique la tâche des entreprises pour protéger leurs systèmes et leurs collaborateurs. Voici les principaux canaux utilisés.

Les emails : le vecteur le plus courant

L’email reste le canal privilégié des attaques de phishing en raison de sa simplicité et de son efficacité. Les cybercriminels envoient des messages usurpant l’identité de tiers légitimes. Ces courriels contiennent généralement des liens vers des sites frauduleux ou des pièces jointes infectées. Leur efficacité repose sur leur capacité à imiter des communications authentiques, souvent en utilisant des logos, des styles et des langages identiques à ceux des entreprises qu’ils prétendent représenter.

Les SMS (smishing)

Avec l’omniprésence des smartphones, les SMS sont devenus un autre canal populaire pour le phishing, appelé smishing (SMS phishing). Les messages contiennent des liens vers des sites malveillants ou incitent les victimes à appeler un numéro frauduleux. Les entreprises sont particulièrement exposées, car ces attaques ciblent souvent des collaborateurs en télétravail ou en déplacement. Par exemple, un SMS peut prétendre provenir d’un service de livraison ou d’un fournisseur, demandant une confirmation immédiate de paiement.

Les appels téléphoniques (vishing)

Le vishing, ou “voice phishing”, est une méthode dans laquelle les cybercriminels utilisent des appels téléphoniques pour tromper leurs victimes. Dans un contexte professionnel, ces attaques peuvent se faire passer pour des services de support technique ou des partenaires commerciaux, demandant aux employés de divulguer des informations confidentielles ou d’effectuer des transferts financiers. Les attaquants profitent souvent du stress ou de l’urgence pour convaincre leurs cibles.

Les réseaux sociaux

Les réseaux sociaux, comme LinkedIn, Twitter ou Facebook, sont des terrains fertiles pour les attaques de phishing. Les cybercriminels envoient des messages privés ou publient des liens malveillants, souvent déguisés en offres d’emploi ou en opportunités professionnelles. Dans un contexte B2B, ils peuvent se faire passer pour des fournisseurs, des partenaires ou même des collègues pour obtenir des informations sensibles ou infiltrer des systèmes d’entreprise.

Les applications de messagerie

Des outils professionnels comme Microsoft Teams, Slack ou WhatsApp sont également ciblés. Les cybercriminels exploitent la confiance des utilisateurs envers ces plateformes pour diffuser des liens malveillants ou des pièces jointes infectées. Ces attaques sont particulièrement dangereuses dans les environnements où ces applications sont intensivement utilisées pour la collaboration.

Les faux sites web et moteurs de recherche

Les cybercriminels créent des sites web imitant ceux d’institutions bien connues, comme des banques ou des fournisseurs de logiciels. Ces faux sites sont souvent accessibles via des liens partagés par email, SMS ou même des publicités en ligne. Certains attaquants utilisent des techniques de référencement (SEO malveillant) pour positionner leurs sites frauduleux dans les résultats de recherche, augmentant ainsi la probabilité qu’un utilisateur tombe dans leur piège.

Les techniques de phishing ciblant les entreprises

Contrairement aux attaques généralisées contre les particuliers, le phishing orienté vers les entreprises utilise des tactiques souvent plus sophistiquées et spécifiques. Voici quelques méthodes courantes utilisées par les cybercriminels dans un contexte professionnel.

Le spear phishing

Les cybercriminels ciblent des collaborateurs spécifiques, souvent des cadres ou des employés ayant accès à des données sensibles. Ces attaques sont minutieusement planifiées et reposent sur des informations collectées via les réseaux sociaux, des bases de données compromises ou même des informations disponibles publiquement.

La fraude au président

Cette méthode, également appelée “fraude au président”, repose sur la falsification de l’adresse email d’un dirigeant pour demander des actions critiques, comme le transfert de fonds ou le partage de documents confidentiels. Ces attaques sont particulièrement efficaces dans les entreprises où les processus internes de vérification des requêtes sont faibles.

L’usurpation de fournisseurs

Les entreprises reçoivent souvent des factures ou des demandes d’information provenant de partenaires ou de fournisseurs. Les cybercriminels exploitent ce process en créant des emails frauduleux imitant ces tiers de confiance, incitant ainsi les entreprises à effectuer des paiements vers des comptes contrôlés par les attaquants.

Les conséquences d’une attaque de phishing pour une entreprise

Une attaque de phishing réussie peut avoir des conséquences dévastatrices pour une entreprise :

  • Pertes financières : une fraude bancaire ou un vol d’informations confidentielles peut coûter des milliers, voire des millions d’euros. Cependant, une cyber-assurance pour aider à gérer les impacts d’une attaque de phishing réussie.
  • Atteinte à la réputation : les clients et partenaires perdent confiance lorsqu’une entreprise est victime de cybercriminalité. Rétablir cette confiance peut être un processus long et coûteux.
  • Vol de données : les informations dérobées peuvent être revendues sur le dark web ou utilisées pour d’autres attaques.
  • Interruption de l’activité : les systèmes informatiques peuvent être paralysés, stoppant net l’activité de l’entreprise. Dans certains cas, il peut s’agir d’un prélude à une attaque par ransomware. Cette situation peut littéralement la conduire à la faillite.
  • Sanctions juridiques : avec l’application du RGPD et d’autres réglementations, une mauvaise gestion des données peut entraîner des amendes substantielles.

Comment identifier une tentative de phishing ?

Reconnaître une tentative de phishing est essentiel pour s’en protéger. Voici donc quelques indices qui devraient alerter :

  • Des demandes urgentes de la part de supérieurs hiérarchiques ou de partenaires. Les emails qui créent un sentiment d’urgence sont souvent utilisés pour inciter les collaborateurs à agir rapidement, sans prendre le temps de vérifier la légitimité de la requête.
  • Des changements soudains dans les coordonnées de paiement des fournisseurs. Les cybercriminels ciblent souvent les services financiers en demandant de mettre à jour les coordonnées bancaires des fournisseurs pour détourner des paiements.
  • Des emails envoyés à plusieurs employés avec des informations vagues ou génériques. Les messages qui ne s’adressent pas directement à un destinataire spécifique, ou qui contiennent des erreurs dans les noms ou titres, sont des signaux d’alarme.
  • Des liens ou pièces jointes suspects. Les emails demandant de télécharger une pièce jointe ou de cliquer sur un lien pour accéder à une “facture” ou un “rapport” nécessitent une vérification supplémentaire.
  • Adresses email douteuses. Une adresse étrange ou contenant des erreurs. Bien souvent les utilisateurs vont survoler le domaine auquel le mail se rattache. Celui-ci va être une déclinaison du domaine légitime. Par exemple mail@napsis1.fr au lieu de mail@napsis.fr.
Comment reconnaître un mail de Phishing ?

Les bonnes pratiques pour se protéger

Face à l’augmentation des attaques de phishing, il est essentiel pour les entreprises de mettre en place des stratégies de protection efficaces. Ces bonnes pratiques, à la fois préventives et correctives, permettent de renforcer la sécurité et de limiter les risques de compromission des données sensibles.

  • Sensibiliser les collaborateurs : Organisez des sessions de sensibilisation pour apprendre à reconnaître les tentatives de phishing. La formation les rendra moins enclins à cliquer sur un lien douteux.
  • Utiliser des outils de cybersécurité : Investissez dans des solutions comme les firewalls, les solutions de protection email pour PME, les solutions EDR ou encore les outils EPP. Ces outils peuvent bloquer une grande partie des emails frauduleux avant qu’ils n’atteignent les boîtes de réception. Pour aller plus loin, des services comme le MDR permettent une surveillance continue par des experts.
  • Mettre à jour régulièrement les systèmes : Les mises à jour corrigent souvent des vulnérabilités exploitées par les cybercriminels.
  • Adopter l’authentification à deux facteurs (2FA) : Même si un mot de passe est compromis, la 2FA ajoute une couche supplémentaire de sécurité.
  • Effectuer des tests de simulation : Testez la réactivité de vos équipes face à des faux emails de phishing. Ces simulations permettent d’identifier les failles et d’améliorer les procédures internes.

Phishing : quand le poisson mord, les PME trinquent

Tout d’abord, les PME possèdent souvent des systèmes de sécurité moins sophistiqués que les grandes entreprises. Elles disposent toutefois d’informations précieuses, comme des données clients, des accès bancaires, ou encore des informations commerciales.

De plus, les collaborateurs des PME sont souvent moins formés aux cybermenaces. Or une simple erreur humaine peut ouvrir une brèche dans la sécurité de toute l’entreprise. Il devient donc statistiquement plus favorable d’attaquer une PME qu’une grande entreprise.

Enfin, les cybercriminels adaptent leurs stratégies à l’actualité. Par exemple, ils exploitent les crises, comme la pandémie de COVID-19, pour lancer des campagnes de phishing basés sur la peur ou l’incertitude.

Ne mordez pas à l’hameçon

Malgré les outils technologiques, l’humain reste la première ligne de défense contre le phishing. Chaque employé doit adopter une attitude prudente face aux communications électroniques, en particulier celles provenant d’expéditeurs inconnus ou inattendus. A ce titre, les solutions de téléphonie sécurisées aident à réduire les risques liés aux communications non vérifiées.

Encouragez vos équipes à signaler les messages suspects, même si elles ne sont pas sûres. Une culture d’entreprise où les erreurs potentielles peuvent être remontées sans crainte est essentielle pour minimiser les risques.

Adopter une approche Zero Trust est également crucial pour minimiser les risques, en vérifiant chaque connexion et chaque utilisateur. Apprenez-en plus sur l’approche Zero Trust.

Le phishing représente une menace réelle pour les entreprises. Toutefois, avec une combinaison de vigilance humaine, de formation et de technologies adaptées, il est possible de réduire significativement les risques. Ne sous-estimez pas l’importance de la prévention : dans le domaine de la cybersécurité, mieux vaut prévenir que guérir.